samedi 21 juin 2014

Cimetière, Châtillon-Coligny (1)


La route de Zumbahua


La voiture s'arrête dans un crissement de pneus sourd qu'un nuage de poussière accompagne. Le chauffeur crie quelques mots incompréhensibles et se précipite dans la baraque.
L'immobilité soudaine fait retomber la poussière, annihile les chaos de la piste, réchauffe le froid qui cingle le visage et les mains. Un léger soulagement. Bref. Le vent n'a pas l'intention d'imiter la voiture. Il continue sa course folle dans ce paysage qui n'a rien à lui opposer. Pas un arbre, une litanie d'herbes hautes jaunies par la sécheresse et plissées par l'incessant courant d'air. Au milieu file la piste dont les extrémités finissent par disparaître.
Et cette baraque, sortie de nulle part. Le toit en tôle ondulée gémit sous les rafales, trois lettres peintes en rouge sur le mur : M.I.R. et ce bout de ferraille qui, lui, refuse de céder face au vent : Coca-Cola, deliciosa y refrescante.

Zumbahua, juillet 1995.

mercredi 4 juin 2014

Jour de marché.


Vol au-dessus d'un océan de souffrances


Mémorial de la shoah, Berlin.

Que faire après le moment de malaise, d'incompréhension?
Tous ces gens qui viennent en ce lieu et qui s'y comportent comme si ils étaient dans un parc : Ceux qui s’allongent sur les blocs, lisant, siestant (presque en maillot de bain quand il fait chaud), jouant à cache-cache, sautant de blocs en blocs... . Où est la Mémoire, l'Histoire ? Le lieu se prête-t-il à sa fonction?Tant de questions, pas de réponses. Et puis, un choix. Discutable, évidemment. Faire des photos de toutes ces attitudes "hors-sujet". Une pellicule.
Sous le Mémorial, un musée.  Bouleversant, lui.
 Le regard d'Etty Hillesum ( Une vie bouleversée ) qui continue à vous hanter quand vous ressortez et repassez entre les blocs...sans prêter aucune attention aux "promeneurs".