Du quotidien, des jours.: octobre 2013

Une photo vit sur un mur, dans son cadre. Un beau tirage argentique, grand format. On l'aime, elle fait partie de nous comme un objet personnel. Tous les jours, on la regarde. Parfois juste un coup d’œil, parfois on s'arrête et on la scrute, comme si on voulait la (re)découvrir. On s'attache à un détail, déjà vu ou pas.
Puis, un jour, sans savoir pourquoi et alors qu'on ne s'était jamais posé la question, on se demande où elle a été prise. La réponse est donnée mais ça ne change pas grand-chose. Le quotidien reprend, on n'y pense plus mais on le sait.
Le temps passe, elle vieillit un peu dans son cadre et nous aussi. Toujours ce rituel, immuable et incertain, presque protocolaire. Qu'est ce qui l'a bousculé? On ne se souvient plus mais la petite phrase intérieure prononcée à ce moment-là revient comme une petite musique : Et si on allait là-bas, pour voir l'endroit.
On part.
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