samedi 21 juin 2014

La route de Zumbahua


La voiture s'arrête dans un crissement de pneus sourd qu'un nuage de poussière accompagne. Le chauffeur crie quelques mots incompréhensibles et se précipite dans la baraque.
L'immobilité soudaine fait retomber la poussière, annihile les chaos de la piste, réchauffe le froid qui cingle le visage et les mains. Un léger soulagement. Bref. Le vent n'a pas l'intention d'imiter la voiture. Il continue sa course folle dans ce paysage qui n'a rien à lui opposer. Pas un arbre, une litanie d'herbes hautes jaunies par la sécheresse et plissées par l'incessant courant d'air. Au milieu file la piste dont les extrémités finissent par disparaître.
Et cette baraque, sortie de nulle part. Le toit en tôle ondulée gémit sous les rafales, trois lettres peintes en rouge sur le mur : M.I.R. et ce bout de ferraille qui, lui, refuse de céder face au vent : Coca-Cola, deliciosa y refrescante.

Zumbahua, juillet 1995.

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